Le Colosse de Rhodes est une statue érigée au IIIème siècle avant JC. Elle représente un homme quasiment nu portant une couronne de rayons solaires et brandissant une torche. Elle mesurait 32m de hauteur. Sa construction fut longue et laborieuse. Elle débuta en 292 avant JC et dura 12 ans. Elle fut construite en l'honneur et à l'effigie du dieu du Soleil Hélios auquel le peuple attribuait la résistance et la victoire à un terrible siège subi en 304 avant JC. Il s'agissait du troisième siège subi par l'île en moins de 30 ans. Le peuple fut si reconnaissant qu'il décida d'élever une immense statue à la gloire du protecteur de l'île.
Rhodes est une île grecque proche de la Turquie
Plusieurs hypothèses existent à propos de l'endroit où se trouvait la statue.
Certaines représentations indiquent qu'elle était à l'entrée du port. A la Renaissance, on émit l'idée d'une statue aux jambes écartées permettant aux bateaux de passer sous elle. Elle aurait ainsi servi de « porte d'entrée » sur le grand port de Rhodes. Or, d'après les études statiques de spécialistes britanniques, la statue ne pouvait se trouver sur le port dans la position qu'on lui prête, en raison de l'écartement trop important que suggère une telle position. En effet, les piliers sur lesquels auraient reposé les pieds de la statue, auraient été séparés d'une quarantaine de mètres. L'écart ainsi constaté ne serait pas en adéquation avec la hauteur de la statue car elle aurait eu un poids que la structure n'aurait pas tenu.
Une autre hypothèse veut que la statue se trouvait sur les hauteurs de l'île (ou en contrebas de l'acropole), surplombant ainsi tout l'archipel, et conférant ainsi à la statue une dimension surhumaine et une majesté particulière à Hélios.
Une autre théorie défendue entre autres par l'architecte et archéologue allemand Wolfram Hoepfner place le colosse de Rhodes à l’entrée de l’autre port de Rhodes : le port militaire. Selon Hoepfner, le colosse de Rhodes figurait un « Hélios saluant » de la main droite.
Enfin, certains pensent que la statue était située à proximité du grand temple dédié à Hélios.
La base de la statue est la pierre, le fer et le cuivre. Le cuivre était utilisé dès 2500 ans avant JC, il fut le premier métal à être exploité. Les Grecs importaient leur cuivre de Chypre. Les travaux dans la mine étaient pénibles. Des effondrements entraînaient de nombreux accidents mortels. Les puits pouvaient atteindre 12m de profondeur. Les mineurs travaillaient dans des couloirs si étroits qu'ils ne pouvaient pas se tenir debout. Le minerai était remonté à la surface dans des paniers. Puis les copeaux de cuivre et des blocs d'étain étaient pesés et mélangés pour faire du bronze. (Le choix du bronze n'était pas anodin à plus d'un titre: d'une part, une fois fondu, le bronze se coule plus facilement que le cuivre, il convient donc assez bien au moulage. D'autre part, il est plus solide que le fer, et résiste mieux aux conditions atmosphériques. Il convient donc bien à la fabrication de statues devant être exposées à l'extérieur, et en particulier à l'air marin chargé de sel).
Les ouvriers transportaient le métal fondu du four aux moules d'argile dans une immense cuillère en fer. Au final ils obtenaient des feuilles de bronze fines ou plus épaisses, à la forme désirée. Puis ils éliminaient les bords rugueux et polissaient les plaques qui étaient reliées les unes aux autres par des chevilles. Les plaques des pieds et des chevilles devaient peser plus lourd que les autres, pour assurer la stabilité de l'ensemble. Le bronze est un métal lourd. Un cube de 30cm de côté pèse 248Kg. Selon Strabon, un contemporain littéraire de la statue, la construction de la statue aurait nécessité 500 talents de bronze et 300 talents de fer. De nos jours, cela équivaut à 12,9 tonnes de bronze et 7,7 tonnes de fer. Des équipes d'esclaves étaient nécessaires pour hisser les lourdes pièces et les mettre en place. Pour parfaire le travail, les ouvriers durent polir la surface su Colosse jusqu'à ce qu'il brille au Soleil. Enfin, la statue fut dressée sur un socle de marbre.
En dépit des efforts du sculpteur, Charès de Lindos, le Colosse resta debout moins de 60 ans: ce fut, des sept merveilles du Monde, celle qui eut la vie la plus brève. La statue s’effondra suite à un tremblement de terre aux alentours de l'an -227/-226 avant JC. Cassée au niveau des genoux, elle s'écroula et tomba en morceaux. D'après la Chronique de Michel le Syrien, le colosse fut définitivement détruit vers 654 après JC, par une expédition arabe qui avait envahi Rhodes, qui emporta les vingt tonnes qui restaient du colosse (treize tonnes de bronze et sept tonnes de fer), pour les vendre à un marchand juif d'Émèse.
Il ne reste plus aujourd'hui la moindre trace du colosse. Mais la prouesse technique qui a consisté à construire la plus grande statue qui ait sans doute jamais existé lui a valu sa place dans la fameuse liste des Sept Merveilles du Monde.
Charès de Lindos (Lindos était l'une des trois grandes villes de Rhodes) a su exalter et traduire la force et le mouvement dans sa statue. De plus, on raconte que le visage du colosse de Rhodes était celui d'Alexandre le Grand.
La statue imposante d'Hélios était donc supposée impressionner, effrayer et dissuader les éventuels attaquants, en plus du rempart de 15Km de long et du large fossé qui ceinturaient la ville.
Il semble que certains cinéastes et écrivains se soient inspirés de cette histoire dans leurs oeuvres:
Dans le film Jason et les Argonautes de Don Chaffey réalisé en 1963, une énorme statue en bronze de Talos poursuit Jason qui s'enfuit dans son navire.
George R. R. Martin, quant à lui, décrit la cité-État de Braavos, où un gigantesque colosse de pierre, le Titan, défend le passage maritime donnant accès à la ville, dans son œuvre majeure, Le Trône de fer.
Le Colosse de Rhodes - Dali - 1954
L'île de Rhodes était célèbre pour ses statues, et selon l'auteur romain Pline, la capitale était fière d'en posséder 3000. Certaines étaient en pierre, et d'autres, comme le colosse, en bronze.
Deux anecdotes:
Il parait que les doigts du colosse étaient si grands que le bras d'un homme ne pouvait pas en faire le tour.
Selon une légende, on raconte que Charès, le sculpteur, se donna la mort quand on lui signala une légère imperfection dans sa statue.
Le colosse fut considéré comme l'une des sept merveilles du monde, et ce malgré le fait qu'à l'établissement de cette liste il était déjà détruit.
Le Colosse de Rhodes est la principale source d'inspiration de la Statue de la Liberté.
Ce texte est inspiré d'éléments trouvés dans Wikipedia, sur cette page, et remanié par mes soins.