J'adore le Lindy hop. C'est si festif, si gai, et ça se danse sur du Swing. En fait, le Lindy EST du Swing.
Comment résister à cet irrépressible BESOIN de danser dès qu'on entend de la musique? Et quoi, plus que la danse, peut mieux signifier notre bonheur et notre désir de vivre, la frénésie de vivre, pendant la guerre, au milieu des bombes, dans des temps maudits où la vie pouvait être soufflée d'un moment à l'autre? Profiter à fond du moment présent comme si ça devait être le dernier.
Quel délice de regarder ces jeunes danser comme des fous sur cette musique endiablée! Comment résister à la musique qui nous envoûte et au besoin de la rejoindre, de faire corps avec elle au moyen de la danse?
Danser, c'est oublier ses soucis, et tout ce qui ne compte pas, en définitive, puisque le plus important est de vivre et de profiter de la vie de la façon la plus agréable possible.
Un peu d'Histoire
Origine du mot "Lindy Hop"
On raconte qu'après le vol historique entre Paris et New York en 1927 de Charles Lindbergh dit "Lindy ", un jeune homme dansant avec frénésie, à la salle "Savoy Ballroom" (salle de bal) à Harlem, l'exploit de Lindbergh en tête, a répondu à une question sur sa danse par: "I'm flying just like Lindy!" (Je vole comme Lindy!) Quant à "hop", ça signifie "sautiller".
Le Lindy Hop (ou Jitterbug) est une danse de rue qui s'est développée dans la communauté noire-américaine de Harlem vers la fin des années 1920, en parallèle avec le jazz et plus particulièrement le swing.
Entre 1910 et 1950, Harlem était un lieu de divertissement, où les gens de toutes couleurs et de toutes classes se réunissaient. Le Cotton Club présentait des artistes noirs et accueillait la riche clientèle blanche et glamour pendant que la salle de bal Savoy, ouverte en 1926, accueillait la clientèle plus modeste, à forte proportion noire. Le Savoy était malgré tout l'une des rares salles de bal intégrée, c'est-à-dire ouverte aux blancs et aux noirs. Le Savoy était le haut lieu de la danse à Harlem et accueillait l'élite des danseurs . La musique Swing et le Lindy Hop évoluèrent parallèlement dans ces salles de bal et principalement au Savoy.
Dans les années 1910 et 1920, dans tous les vaudevilles, les professionnels montraient leurs talents au travers des claquettes et autres danses de cette période. Dans les années 1920 et 1930, les salles de bal américaines sponsorisèrent des concours de danse, au cours desquels les danseurs improvisaient et inventaient de nouveaux pas. C'est dans ce milieu que naquit le Lindy Hop.
Il fut popularisé à travers tous les États-Unis par une troupe de danse professionnelle, les Whitey's Lindy Hoppers, dont les membres les plus connus sont Frankie Manning, Al Minns et Leon James. On peut voir ces danseurs dans des films comme Hellzapoppin et Un jour aux courses.
Vous avez bien mérité de reprendre votre souffle en regardant Hellzapoppin'. Wouah! J'ai dit "reprendre votre souffle"?
Le Lindy Hop continue à évoluer aujourd'hui. Après une phase sombre entre 1950 et 1980, il est réapparu dans les années 1980 grâce à l'énergie de plusieurs groupes : les Harlem Hot Shots (Suède), la New York Swing Society (États-Unis) et les Jiving Lindy Hoppers (Angleterre). Aujourd'hui on danse à nouveau le Lindy Hop dans tous les États-Unis et dans le monde entier.
La danse à proprement parler
Le Lindy est une danse extrêmement riche et diversifiée. Elle repose sur un rythme à huit temps et se danse sur des musiques Swing, avec un tempo allant de 20 à 70 mesures par minute (MPM). Le Lindy Hop est l'ancêtre du rock. Cependant, là où le rock est très carré, le lindy se rapproche du boogie-woogie avec un style « swingué », arrondi.
La coopération avec son partenaire est aussi importante que la technique. La danse avec un nouveau partenaire consiste d'abord à s'ajuster. Danser avec un partenaire régulier permet de jouer. Danser avec des danseurs avertis permet d'essayer des pas difficiles ou inhabituels et d'improviser.
Si la plupart des garçons portent des pantalons larges, ce n'est pas forcément en référence au passé, mais seulement parce que le lindy se dansant très fléchi, un pantalon serré fera moins "classe".
Le pas de base
Le pas de base en 8 temps correspond (en très gros) à celui du rock (6 temps) auquel on aurait ajouté un « marche marche » entre les deux pas chassés.
Le guidage
Le guidage se fait au moyen de 3 éléments :
le corps, connecté à la partenaire par les mains (connexion)
le regard (placement spécifique du corps du partenaire)
l'oreille (écoute de la musique)
Si le regard et l’oreille permettent d’exclure certains guidages, c’est à travers la main que va passer la grande majorité de l’information. Or cette information est souvent très complexe et doit passer instantanément entre les deux partenaires. Le Lindy Hop met l'accent sur la communication entre partenaires et la « connexion », sensation de tension musculaire entre le danseur et la danseuse. La connexion permet au cavalier de faire effectuer à la cavalière diverses variations, modifications des pas de la danseuse ou de ses déplacements. La connexion est le fruit de l'adaptation entre danseur et danseuse. Lorsque la danseuse est lâchée par le danseur, elle est libre d'effectuer toute variation qu'elle juge appropriée.
Symbiose avec la musique