J'adore les estampes japonaises pour la finesse et le raffinement de ses dessins.
Tryptique de Chikanobu (1890)
Cette estampe me fait penser au magnifique jardin japonais à Toulouse que j'aimais tant. J'habitais juste à côté.
Voici la technique de fabrication d'une estampe:
1- L'artiste réalise un dessin à l'encre.
2- L'artisan graveur colle ce dessin contre une planche de bois, puis évide les zones où le papier est blanc, créant ainsi le dessin en relief sur la planche, mais détruisant l'œuvre originale au cours de ce processus.
3- La planche ainsi gravée est encrée et imprimée de manière à produire des copies parfaites du dessin original.
4- Ces épreuves sont ensuite collées à de nouvelles planches de bois, et les zones du dessin à colorer sont laissées en relief.
5- Le jeu de planches de bois est encré dans les différentes couleurs et appliqué sur le papier. L'encrage est obtenu en frottant le papier contre la planche encrée à l'aide d'un tampon.
Peintres Edo - Fan Geisha (geisha à l'éventail)
Une estampe est qualifiée d'"originale" lorsque le support imprimant a été réalisé par l'artiste. Si cet élément est exécuté par un homme de métier, d'après l'œuvre d'un artiste, ce ne sera qu'une estampe d'interprétation.Au Japon, les couleurs furent utilisées à partir de 1760. Avant cette période, le texte était monochrome.
Yoshitochi- Looking Delighted (Charmée)
L'ukiyo-e (= images du monde flottant)
Ce genre d'estampe se développa de 1600 à 1868. A cette époque émergent une culture et un art bourgeois. La peinture devient populaire et narrative et les estampes sont gravées sur bois. Les estampes sont peu coûteuses. Les thèmes abordés sont les jolies femmes et les courtisanes célèbres, les scènes érotiques, le théâtre kabuki, les lutteurs de sumo, le spectacle de la nature. Ces estampes influenceront fortement les Impressionnistes européens au XIXè siècle.
Utamaro - Bijin combing her hair (belle personne se coiffant) (1750-1806)
L'ukiyo-e (le monde flottant) est lourdement chargé de notions bouddhiques, avec des connotations mettant l'accent sur un monde où la seule chose certaine est l'impermanence de toutes choses. C'est une allusion ironique au terme homophone "ukiyo" (=monde souffrant), au cycle terrestre de mort et de renaissance duquel les Bouddhistes cherchent à s'échapper. C'est un mot empreint de résignation.
Katsushika Hokusai - Portrait
"Vivre uniquement le moment présent, se livrer tout entier à la contemplation de la lune, de la neige, de la fleur de cerisier et de la feuille d'érable…… Ne pas se laisser abattre par la pauvreté et ne pas la laisser transparaître sur son visage, mais dériver comme une calebasse sur la rivière, c'est ce qui s'appelle "ukiyo-e"".
Asai Ryoi (1665)
Kitagawa Utamaro
L'ukiyo-e est l'école du monde vivant, de la vie telle qu'elle se passe sous nos yeux. C'est une image du monde éphémère, qui rend à la fois la notion d'impermanence bouddhique et qui décrit les plaisirs de la vie quotidienne.
L'ukiyo-e s'est développé sous l'influence de trois artistes "phares": Kiyonaga, Utamaro et Sharaku.
Chikanobu
Les geisha étaient expertes dans les arts traditionnels japonais : musique, chant, danse, cérémonie du thé, arrangement floral,..., et pour certaines le Go.
Les ukiyo-e ont inspiré les manga.
Yoshitoshi- Looking sleepy (ensommeillée)
Comme toujours, l'art et la littérature me font voyager par la pensée avec un plaisir indicible et inestimable.
"L'imagination est la meilleure compagnie de transport au monde".
Roger Fournier
L'imagination n'a pas de limites, elle est libre.
Alors voyageons par la pensée !
Commentaires (3)
1. MlleNnCo 20/06/2010
J'aimerais savoir si tu connais le nom de l'artiste de l'estampe "Geisha sous les fleurs d'automne" ?
2. Kate 20/06/2010
Eh non, désolée, j'ai beaucoup cherché sans succès.
Si un visiteur le sait, peut-il renseigner MelleNnCo?
3. DESMET FABIENNE 24/05/2011
Bonjour, je voudrais réaliser des japonaises en patchwork d'après vos modèles. Pouvez-vous m'aider ? Ou connaissez-vous quelqu'édition qui pourrait m'aider ?
Merci de me répondre par mail