Glycines

C’est avec un immense ravissement que l’on voit chaque année réapparaître ces lianes fleuries de tendres bouquets tombant voluptueusement en grappes coniques, gracieuses et tendres. L'arbre me paraît le summum du raffinement en matière de fleurs.  
Sensuelle, douce, tendre, apaisante améthyste... Son nom est tiré d'un mot grec qui évoque la suavité de son parfum enivrant (glukus : sucré, doux).

 La glycine est originaire de Chine et du Japon. En anglais, elle porte le nom d'un professeur d'anatomie américain, Gaspard Wister (wisteria est le nom anglais de la glycine). 

Le Nôtre, Le jardinier du roi Soleil, introduisit quelques pieds de glycines à Versailles, rapportés de Chine lors d'une expédition en 1687.

La  glycine semble être en pleurs, exprimer sa tristesse, mais elle est aussi très résistante, capable de prospérer malgré des conditions difficiles. Elle peut vivre jusqu'à 100 ans et même plus (il y a un arbre de glycines vieux 1200 années au Japon). Cette longévité fait de la glycine un symbole d'immortalité.

http://www.detentejardin.com/sites/art-de-vivre/files/dj101_glycine_arche_cn_map.jpg

Sa  force est incroyable - ses lianes peuvent tordre les grilles de fer et abattre les piliers de pierre. La vigne est connue pour avoir détruit des bâtiments et des treillis entièrs avec son poids.  
La glycine symbolise donc tout naturellement l’endurance, l'expansion créative, la victoire sur les difficultés, la capacité de résistance. Sa tendre couleur mauve invite au calme et au recueillement.

Painting, Wisteria, Impressionism      http://nomadicjoe.blogspot.com/

Edward D.Goff
  Les poètes ont « fait » la gloire de la glycine, comme  Paul Claudel pour qui « les cent lianes d'une glycine extravagante se lacent, s'entremêlent, se nouent".

Quelques vers d'Edmond Rostand célébrant

La Glycine

À mon balcon cette glycine
Tord ses bras fleuris dans le soir,

Avec le tendre désespoir

D’une princesse de Racine.
 Elle en a la fière langueur
Et la mortelle nonchalance ;
Et lorsqu’un souffle la balance,
Et que le jour traîne en longueur,(...)

Du frémissant encadrement
Ce bras jeune et souple s’échappe ;
Et je sens sur mon front la grappe

Qu’il laisse pendre tendrement !
Tout s’embaume. Et je remercie. (...)

L’odeur plus forte d’être douce
Au vers plus ardent d’être pur !

Un divin poison m’assassine !
Et je doute, en le chérissant,
Si de ma glycine il descend (...)

Les Musardises (1911)

Image associée

Magnifiques Glycines à Londres

Et pour finir, un autre magnifique poème de Louis Vibauver

Ajouter un commentaire
 

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site