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Le Grand Départ

Il est parti sans prévenir, sans aucun signe avant-coureur qui nous aurait mis la puce à l'oreille. Ou bien avait-on refusé de les voir.

Et comme dit Auden, les arbres, les fleurs, indifférents à ce cataclysme, insensibles à notre douleur, refleurissent joyeusement, insolemment, avec une cynique et implacable cruauté, comme si de rien n'était, comme si ça ne comptait pas. Tout continue, inexorablement , éternellement, en boucle.

On pensait que le bonheur durerait éternellement, que rien de mal ne pourrait arriver, on était installés dans cette douce assurance. Mais tu es parti, comme soufflé de la Terre, comme si tu n'avais jamais existé, comme si tu n'avais compté pour rien.

Je peux bien t'imaginer nous dire pour nous rassurer et nous apaiser:

La mort n'est rien

La mort n'est rien,
je suis seulement passé dans la pièce à côté.
 
Je suis moi. Vous êtes vous.
Ce que j'étais pour vous, je le suis toujours.
 
Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné,
parlez-moi comme vous l'avez toujours fait.
N'employez pas un ton différent,
ne prenez pas un air solennel ou triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
 
Priez, souriez,
pensez à moi,
priez pour moi.
 
Que mon nom soit prononcé à la maison
comme il l'a toujours été,
sans emphase d'aucune sorte,
sans une trace d'ombre.
 
La vie signifie tout ce qu'elle a toujours été.
Le fil n'est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de vos pensées,
simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin.
 
Canon Henry Scott-Holland (1847-1918), traduction d'un extrait de "The King of Terrors", sermon sur la mort 1910
Quelquefois attribué à Charles Péguy, d'après un texte de Saint Augustin
 
Oui, ce poème te ressemble, car tu étais humble, simple, et généreux, et c'est pour cela que nous t'aimions, Papa.
 
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