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Rita Hayworth

Récemment, un ami m'a envoyé une vidéo de danse sublime. Sur cette vidéo des extraits de films dans lesquels danse Rita Hayworth.

Tout cela a éveillé mon insatiable et inextinguible curiosité. Et j'ai fait des recherches au sujet de cette fascinante danseuse et actrice.

Le véritable nom de Rita Hayworth était Margarita Carmen Cansino. Elle est née le 17 octobre 1918 à New York.  

Son père, Eduardo Cansino, danseur assez célèbre, est d’origine sévillane. Le père d’Eduardo, Don Antonio Cansino, a parcouru le monde avec des exhibitions qui ont conquis des foules entières avant de s'installer en Amérique. Il a fondé avec certains de ses enfants une troupe de danseurs andalous, le charme latin étant à la mode aux Etats-Unis.

La mère de Rita, Volga Hayworth, elle-même danseuse, est une fille d’acteurs irlandais. Elle fuit le domicile de ses parents, bien décidée à monter sur les planches. Elle rencontre Eduardo et décide de le suivre dans ses tournées. Ils se marient en 1917.

Dès ses premières années, Rita se produit dans la troupe familiale des « Dancing Cansino » et danse le flamenco à 4 ans avec éventail et castagnettes, à l’occasion d’un récital au Carnegie Hall. Son père, qu’elle admire, exige d’elle un travail intense, il lui impose des cours de danse rigoureux et particulièrement contraignants.

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« Travailler, travailler, c’est le seul mot que j’ai entendu pendant mon enfance. Mes parents m’ont appris à danser avant que je marche… ». Rita est alors d’une nature réservée, obéissante et d’une timidité maladive.

Eduardo fonde avec succès une école de danse en 1929 à l’angle de Sunset Boulevard. Margarita y perfectionne son apprentissage et sera danseuse professionnelle dès l'âge de 12 ans.

Eduardo met sur pied des spectacles et prend sa fille, alors âgée de 13 ans, comme partenaire attitrée : les « Dancing Cansinos » dansent des versions modernes du tango espagnol et du boléro, elle se vieillissant, lui se rajeunissant, arrivant même à passer pour un couple. Leur succès est inouï. Margarita travaille beaucoup, jusqu’à vingt shows par semaine, dans des night-clubs à Hollywood. Elle prend cette nouvelle vie comme un privilège car elle admire son père, mais elle va vite déchanter : alcoolique, il devient tyrannique, violent, et elle subira de lui des relations incestueuses. Les conséquences psychologiques seront désastreuses pour Rita et se feront toujours sentir dans sa vie et dans ses relations chaotiques avec les hommes.

Malgré ces abus, sa réserve et sa timidité maladive, Rita apparaît sur scène comme une femme sensuelle dotée d’une grâce et d’une prestance naturelle. Réservée et introvertie dans sa vie privée, elle s’épanouit dès qu’elle se trouve sous les spotlights. Eduardo fait tout pour qu'elle décroche un contrat de cinéma.

En 1933, La Warner Bros lui fait passer un bout d’essai mais l’écarte, la jugeant trop ronde et trop brune.

Winfield Sheehan assiste à un numéro de Rita, et séduit par son charme et son allure, lui fait passer des essais au studio de la Fox à Hollywood. Les tests sont plus que concluants et Sheehan lui fait signer un contrat, à condition qu’elle change son prénom en Rita et qu’elle suive un régime, des leçons de diction et de maintien.

Elle tourne dans plusieurs films de série B, où elle incarne des filles exotiques, mexicaines, égyptiennes, russes… Elle rencontre Edward C. Judson, qui lui propose de s'occuper de sa carrière et lui fait tourner des petits rôles.

Étouffée par son père et sa mère, devenue alcoolique, Rita prend ses distances avec sa famille et en 1937, alors qu'elle est âgée de 19 ans, elle épouse Judson, de 20 ans son aîné. Judson se substitue totalement au père de la jeune starlette, toute docile. Il la métamorphose… Il lui fait prendre des cours de diction, la persuade de se mettre à la diète, d’avoir recours à la chirurgie esthétique pour creuser l’ovale de son visage (en arrachant des molaires) et pour redessiner l’implantation de ses cheveux. Rita est trop brune et trop « latino ». Après des semaines de torture avec les séances d'électrolyse, il la teint en roux agressif.

Il la présente à Harry Cohn, patron de la Columbia, qui tombe sous son charme et lui fait signer un contrat de sept ans de 250 dollars par semaine. Il remplace son nom de Cansino par le nom de sa mère, Hayworth.

Harry Cohn, réputé pour sa vulgarité, est très vite obsédé par la jeune starlette qui refuse ses avances. Rita subit aussi bien une cour empressée que des humiliations répétées, Cohn faisant payer chèrement tous ses refus. 

Rita Hayworth se fait enfin remarquer dans le film d’Howard Hawks, Seuls les anges ont des ailes, malgré la présence écrasante de Cary Grant. Ce film fut déterminant pour sa carrière. Les critiques sont enthousiastes et le public masculin aussi. Harry Cohn tient là un véritable filon avec elle. Elle gagne alors 2 500 dollars par semaine, et cette somme sera multipliée par dix au cours des années suivantes. Sa carrière démarre.

Harry Cohn prête Rita à d’autres compagnies plus célèbres, comme la Warner Bros, qui produit le  film  The Stawberry Blonde avec Olivia de Haviland.

Fraîche et pétillante, Rita va brillamment composer son personnage de séductrice et faire craquer James Cagney, époux de la très sérieuse Olivia de Havilland. Le sex symbol des années quarante est né. Le film remporte un vif succès: «…Rita Hayworth vole toutes les scènes où elle joue avec James Cagney et Olivia de Havilland ; c’est elle qui domine le film ». Rita devient une star du jour au lendemain. 

C’est ensuite la 20th Century Fox qui la réclame à prix d'or pour Arènes sanglantes, film avec Tyrone Power. Le  réalisateur avait pourtant auditionné plus de 30 actrices pour le rôle de Doña Sol, mais dès qu’il voit Rita, fasciné par sa gestuelle sensuelle, il sait que c’est elle. Rita y réalise encore une magnifique performance et perpétue son image de femme fatale. Rita hypnotise aussi bien Tyrone Power que le public masculin.

Hermes Pan dira d'elle: « Les gens l’identifiaient à la fascinante déesse de l’amour, mais elle n’était qu’une petite fille de huit ans. C’était une stupéfiante transformation – ou plutôt un alliage stupéfiant. On ne pouvait pas croire que ces deux êtres étaient une même personne… Elle m’a toujours fait penser à une gitane par sa façon de se comporter. Soudain elle se levait et se mettait à danser. On lui parlait, mais elle ne répondait pas, elle se contentait de danser. Et c’était beau ! »

En 1941, grâce à une photo de Bob Landry parue en couverture de Life  magazine où elle apparaît à genoux sur son propre lit en déshabillé de satin et dentelle, elle obtient une popularité considérable auprès des G.I. américains engagés dans la Seconde Guerre mondiale. C’est le règne des pin-up girls et Rita est, avec Betty Grable, la plus populaire auprès de ces soldats qui épinglent les photos de leur star aux murs de leurs chambrées. 

Rita tourne  pour la Columbia, L'Amour vient en dansant, aux côtés de Fred Astaire. L’alchimie électrique des deux interprètes touche le public et le couple explose littéralement l’écran. Dans ses mémoires, Fred Astaire écrit combien les deux films tournés avec Rita « furent de délicieuses expériences » et combien il avait aimé danser avec elle, elle était sa partenaire préférée. « chacun de ses mouvements épousait les siens, comme jamais avec aucune autre partenaire ». « Fred m’avait demandée… Sans lui, je n’aurai jamais joué dans ces deux films », dit-elle.

Le 22 mai 1942, elle divorce d’un Edward Judson devenu menaçant, violent et d’une jalousie maladive. On lui prête alors des liaisons avec Victor Mature, David Niven et Howard Hughes, entre autres.

Orson Welles, acteur et réalisateur de génie, est également fasciné par elle et entreprend de séduire « la plus belle femme des États-Unis ». La star succombe à la passion et à la détermination de Welles et les deux célébrités finissent par se fréquenter assidûment. Ils se marient le 7 septembre 1943.

Elle rejoint les plateaux de la comédie musicale La Reine de Broadway avec Gene Kelly. Ce film met en valeur les réelles qualités de danseuse de Rita et révèle les talents de chorégraphe de Gene Kelly, notamment dans le fameux numéro « The alter ego dance ». À sa sortie en 1944, le film est un triomphe sans précédent qui lui vaudra, cette fois, une renommée mondiale.

Désormais le public attend son numéro musical, quel que soit le genre de films où elle apparaît. Mais elle n’a pas beaucoup de voix et doit se faire doubler dans ses chansons, secret que la Columbia garde jalousement.

Orson s’investit dans une nouvelle passion, la politique. Dès lors il participe à des allocutions et des discours politiques ainsi qu’à la campagne de réélection de Franklin Roosevelt. Lorsque Rita se retrouve enceinte et doit rejoindre Hollywood pour un film,  Orson n'interrompt pas sa campagne. Il délaisse de plus en plus sa femme.

Gilda est un film phare dans la carrière de Rita. Incarnation de la femme fatale et de son extraordinaire fascination érotique, Rita Hayworth atteint son apogée dans ce film de Charles Vidor. Dans une scène, devenue morceau d’anthologie, Gilda vêtue d’un fourreau noir retire ses longs gants en chantant l’incendiaire chanson « Put the blame on Mame ». Ce  strip tease suggéré reste un des sommets de l’érotisme au cinéma. Avec ce film, Rita Hayworth entre dans la légende cinématographique. Le succès est énorme et les retombées incroyables. Une copie du film, destinée à la postérité, a été enterrée au pied de la cordillère des Andes. On vend un disque sur lequel, à travers un stéthoscope, ont été gravés les battements de cœur de Rita Hayworth.

Le succès est tellement foudroyant qu’une des premières bombes atomiques larguées en 1947 sur l'atoll de Bikini est baptisée Gilda et porte l’effigie de l’héroïne. Rita, profondément choquée par ce funeste hommage, proteste : « Je hais la guerre ; toute cette histoire de bombe me dégoûte profondément ».

Le mariage de Rita et d’Orson bat de l’aile, à cause du comportement d’Orson et de la jalousie maladive de Rita. Orson Welles lui offre, comme cadeau de rupture, son meilleur film, La Dame de Shanghai. Rita veut jouer le personnage d'Elsa Bannister et démontrer qu’elle est aussi une actrice dramatique.  Devant seize photographes, Welles coupe la flamboyante chevelure de la star et la teint en blonde platine pour les besoins du film. Le public pardonne mal au réalisateur « d’avoir démythifié la femme américaine, de l’avoir dénoncée comme un monstre, une mangeuse d’hommes, une mante religieuse, qui se révèle criminelle par la pire des passions, l’argent ».

Le film tourne au désastre financier, certainement imputable au fait qu’il s’agit d’une œuvre d’auteur et non d’un film spécialement construit autour de la star. Il comporte pourtant des scènes d’anthologie comme l’entrevue d’Elsa Bannister et Michael O'Hara dans l’aquarium géant, celle du parc d’attractions et du théâtre chinois. Le final du film sera une autre séquence d’anthologie : l’extraordinaire scène de massacre dans un labyrinthe de miroirs où Elsa Bannister (Rita Hayworth) agonise au milieu de ses reflets multipliés par les fragments de miroirs tombés sous le choc des balles.

Certains diront que Welles a voulu ternir l’image et la popularité de sa femme dans un acte vengeur, mais tout porte à croire qu’il s’agit plutôt d’un règlement de comptes avec le système hollywoodien. Le divorce est prononcé le 1er décembre 1948.

Après Gilda, un nouveau contrat est signé avec la Columbia qui lui donne une participation aux bénéfices et les cachets de Rita deviendront considérables (400 000 dollars par film). Elle crée la Beckworth Corporation Production (Beckworth : association des noms Becky diminutif de Rebecca sa fille et Hayworth).

Rita Hayworth décide, en 1948, de partir quelque temps en Europe, loin des lumières d’Hollywood. Le 3 juillet, lors d’une fête à Cannes, Rita est présentée au prince Ali Khan. Un an plus tard, le 27 mai 1949, elle devient princesse et se marie à Vallauris (Alpes-Maritimes) dans un faste purement hollywoodien. Elle aura une deuxième fille de cette union, la princesse Yasmin Aga Khan. Elle séjourne alors souvent à Cannes, dans la villa de son mari. Mais le conte de fées est de courte durée. Rita qui voulait fuir Hollywood retrouve d’autres fastes encore plus contraignants. De plus, elle subit les tendances polygames de son mari, ce qui la blesse profondément. Le couple divorce en 1953.

Elle fait un retour triomphal à Hollywood. Sa popularité toujours importante, elle aborde le genre biblique avec Salomé. L’histoire, d’après Oscar Wilde est complètement remaniée pour en faire un film à la gloire de la star. Le résultat est kitchissime et criblé d’invraisemblances, mais Rita Hayworth reste éblouissante et magnifiquement mise en valeur, jusqu’à la scène qui fera la célébrité du film, où elle semble nue lorsqu’elle exécute la danse voluptueuse des « sept voiles ».

Les premières années de son retour à Hollywood vont être très difficiles pour Rita. Une bataille juridique va se dérouler pendant plusieurs années entre elle et Ali pour la garde de Yasmina.  Elles vont être également marquées par un quatrième mariage, le 24 septembre 1954, qui va s’avérer désastreux, avec Dick Haymes, ancien chanteur des orchestres de Benny Goodman et de Jimmy Dorsey. Une fois encore, Rita va s'en remettre complètement à un personnage qui va se révéler aussi trouble que l'était Edward C. Judson. 

Par la suite, elle refuse le rôle de Maria Vargas dans La Comtesse aux pieds nus, qui lui rappelle trop sa vie personnelle. Un autre projet européen sur la vie d’Isadora Duncan ne verra pas le jour.

À la suite des disputes continuelles et des violences perpétrées par son mari, Rita demande le divorce fin 1955.

Elle retourne à la Columbia en 1957 et remporte encore de grands succès dans d’excellents films par son jeu, son rayonnement et ses numéros dansés.

En 1958, Rita épouse son cinquième mari, James Hill, un producteur. Rita divorcera très rapidement. En 1961, elle déclara : « James Hill me considérait comme l'une de ses entreprises et son affection pour moi n'a jamais été un véritable amour… Toutes ces expériences négatives de vie commune m'ont écœurée. J'ai sans doute en moi également les germes de cette incapacité à vivre normalement. Ou peut-être que tout simplement ma vie a été une longue erreur dont je suis la principale victime ».

Les années 1960 voient son penchant pour l’alcool se répercuter fâcheusement sur son physique et son comportement.  Ses débordements d’humeur et ses altérations de mémoire sont mis sur le compte de la boisson. Elle doit reprendre le rôle de Lauren Bacall dans un des plus gros succès de Broadway, Applause,  mais elle n’arrive plus du tout à apprendre le texte.

En 1980, un médecin diagnostique chez la star la maladie d'Alzheimer. En 1981, elle est placée sous la tutelle de sa fille la princesse Yasmina Khan qui deviendra une des plus efficaces porte-parole de l’Association pour la défense des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et organisera au nom de sa mère des galas pour récolter des fonds.

Le 14 mai 1987, Rita Hayworth s’éteint à New York. Elle possède une étoile sur le Hollywood Walk of Fame.

Citations

  •  « J'ai toujours été utilisée et manipulée par les hommes. Le premier qui m'ait exploitée était mon père ! Il savait que m'exhiber à ses côtés ne pouvait que plaire au public. Il savait que cela lui rapporterait un peu plus d'argent. Et nous en avions besoin ! » (Rita Hayworth).
  • « Plus qu'une femme, Rita Hayworth est l'une des incarnations de notre principal mythe national. Elle est la Déesse de l'amour »
  • « Peut-être vivrai-je si longtemps que je finirai par l’oublier. » (Orson Welles)

Quelle phrase magnifique, n'est-ce pas?

(Texte adapté de Wikipédia)

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