La souris

Un hiver, mon chat Lina m'appelle pour me faire remarquer qu'il y a une souris dans l'appartement, l'air de dire que c'était à moi de m'en occuper ! C'est à moi qu'incombait la responsabilité d'y mettre bon ordre et de régler le problème. Elle s'en lavait les mains !

Il faut dire que miss Lina s'était embourgeoisée, était devenue pacifique, non-violente, anti-militariste à mon contact. Eh oui ! Elle était le portrait craché de sa mère !

Quand on y pense, j'ai eu une influence morale sur elle. Comme quoi, elle était la preuve vivante que l'on peut changer, progresser, devenir meilleur.

A moins qu'il ne s'agisse de paresse?

Alors, voyant que Lina me regardait les bras croisés, j'ai bien compris que je devais agir par moi-même et qu'elle ne lèverait pas le petit doigt !

j'ai pris une pelle et j'ai réussi à faire remonter la souris en haut du mur et à la poser sur le rebord de la fenêtre.

Or, cet hiver-là, il avait neigé et la neige avait tenu. La souris grelottait, claquait des dents, sanglotait, restait sur le rebord face à moi, avec un air accusateur qui me culpabilisait de la laisser ainsi dans le froid, à poil et les pieds nus et de l'avoir chassée de la maison où il faisait si bon et si doux.

 

Elle est restée un bon moment sur le rebord, saisie par le contraste entre le froid cinglant de l'extérieur et le confort douillet de l'appartement.

J'ignore quel a été son destin.

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